Semele – G.F Haendel

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Compositeur Georg Friedrich Haendel
Librettiste William Congreve
Genre Opéra en 3 actes
Création Le 10 février 1744 à Covent Garden
Personnages Sémélé (soprano) / Junon (mezzo-soprano) / Jupiter (ténor)
Argument

Acte I

Cadmus, ses deux filles, Semele (soprano) et Ino, et Athamas sont réunis dans le temple de Junon, où des prêtres offrent un sacrifice en l’honneur du mariage prochain de Semele et d’Athamas. Un signe d’approbation de la déesse ayant été perçu, Cadmus et Athamas prient Semele de ne pas retarder la cérémonie plus longtemps. Mais dans un aparté, Semele déclare son amour à Jupiter (ténor) et lui demande de l’aider à échapper à cette union. Ino, soeur de Semele, est également d’humeur chagrine, car elle est passionnément éprise d’Athamas, qui ne reconnaît pas ses sentiments. Soudain, le tonnerre éclate au loin. Les prêtres en tirent un mauvais présage, et tous fuient le temple sauf Athamas et Ino. Ino tente d’exprimer son amour, mais Athamas prend ses paroles pour un simple témoignage de sympathie. Cadmus revient leur annoncer qu’il a vu Semele se faire enlever et transporter vers les cieux par un aigle énorme en lequel les prêtres ont reconnu nul autre que Jupiter. Les prêtres encouragent Cadmus à tarir ses larmes et à célébrer. Descend alors du firmament le chant de Semele, qui raconte qu’elle est comblée par un plaisir et un amour éternels. Junon envoie la déesse Iris découvrir où Jupiter a emmené Semele. À son retour, Iris lui décrit le lieu de retraite de sa rivale. Furieuse, Junon jure de se venger sur Semele et sa descendance. Elle résout d’invoquer les pouvoirs de Somnus (basse), dieu du Sommeil, pour faire tomber de lassitude les paupières du dragon vigilant qui garde l’entrée de la demeure de Semele.

Acte II

Se réveillant d’un rêve heureux, Semele accueille Jupiter qui arrive. Les amants échangent des serments de tendresse, mais Jupiter sent bien le mécontentement de Semele, qui lui avoue la solitude dont elle est la proie en son absence. Craignant qu’elle ne désire accéder à l’immortalité, Jupiter tente de distraire Semele en envoyant chercher sa soeur Ino, qui est transportée à Olympe par deux zéphyrs. À l’arrivée d’Ino, les deux soeurs s’embrassent, et les retrouvailles se concluent par un tableau dans lequel le choeur et les deux soeurs chantent les joies de la musique. Junon se rend à la caverne de Somnus pour y réveiller le dieu du Sommeil. Pour vaincre les hésitations de Somnus, elle doit lui promettre les faveurs de sa nymphe favorite, Pasithéa. Le dieu du Sommeil convient alors de jeter sur Jupiter un sort qui fera apparaître dans ses rêves une vision si belle et si séduisante de Semele qu’il ne pourra s’empêcher d’accomplir toutes les volontés de son amante. Somnus est également chargé d’endormir Ino et les sentinelles afin de permettre à Junon d’entrer dans la demeure de Semele sous les traits de sa soeur. Semele est seule dans sa chambre lorsque Junon arrive, déguisée en Ino et tenant à la main un miroir magique dans lequel Semele se verra plus ravissante que jamais.

Grâce à cet artifice, Junon parvient à éveiller la vanité de Semele et à lui tendre un piège. Elle lui conseille d’interdire son lit à Jupiter tant qu’il ne lui aura pas fait le serment de réaliser tous ses souhaits. Elle lui recommande ensuite d’exiger que Jupiter lui apparaisse sous sa forme naturelle de « redoutable dieu du Tonnerre », car ce n’est de cette façon que Semele pourra atteindre à l’immortalité. Semele remercie Junon, qui se retire, exultant. Jupiter entre dans la chambre de sa maîtresse, ivre d’amour, mais Semele repousse ses avances jusqu’à ce qu’il se soit engagé à accomplir toutes ses volontés. Lorsque Semele demande à son amant de lui apparaître sous ses traits de dieu du Tonnerre, il tente de lui faire renoncer à cette idée, mais en vain. Jupiter est bouleversé, car il sait que même s’il adoucit son tonnerre et sa foudre autant qu’il en est capable, sa présence sous forme divine tuera Semele. Semele voit alors Jupiter descendre du ciel entouré d’un nuage émettant éclairs et coups de tonnerre. Elle s’aperçoit aussitôt qu’elle est perdue, victime de sa propre vanité, et est rapidement consumée par les flammes. De retour à Thèbes, Ino raconte la mort de Semele à Cadmus et aux prêtres et leur annonce que Jupiter lui a ordonné d’épouser Athamas. Apollon, dieu de la Prophétie, apparaît sur le mont Cithéron pour déclarer à la foule assemblée qu’un phénix naîtra des cendres de Semele. Il s’agira de Bacchus, dieu du Vin, qui apportera à tous le bonheur éternel.

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Georg Friedrich Haendel


Georg Friedrich Haendel (23 février 1685, Halle – 14 avril 1759, Londres) fut un compositeur d’origine allemande, naturalisé britannique. Devenu citoyen britannique il se nommait lui-même George Frideric Handel.
Son nom connaît plusieurs graphies : en allemand, Händel peut (en transcription du umlaut) aussi s’écrire Haendel (orthographe souvent préférée en français) et, après son installation en Angleterre, l’intéressé l’écrivait sans tréma : Handel, qui est la manière retenue par les anglophones.

Son père, Georg Händel, né en 1622, était un chirurgien-barbier de confession luthérienne 2 qui, devenu veuf en 1682, se remaria l’année suivante avec Dorothea Taust, fille d’un pasteur de trente ans plus jeune que lui. Georg Friedrich fut leur premier enfant, aîné de deux sœurs, Dorothea Sophia née en 1687 et Johnna Christiana, née en 1690. 3
Son père rêvait pour lui d’une carrière de juriste, quoique l’enfant montrât des dons précoces pour la musique. Au contraire, sa mère favorisait ses dispositions et sa tante lui offrit une épinette. À contrecœur, le père lui fit prendre des cours auprès de l’organiste Friedrich Wilhelm Zachow qui lui donna une éducation musicale complète ; il apprit à jouer du clavecin, de l’orgue, du violon, du hautbois. Il se mit très tôt à composer des œuvres instrumentales et vocales.

En 1697, un séjour à Berlin le mit en contact avec la cour du roi de Prusse qui reconut ses dispositions pour la musique, mais il revint à Halle à la demande de son père, qui mourut quatre jours avant son retour. Pour respecter la volonté paternelle, il poursuivit ses études juridiques, tout en continuant sa pratique musicale.
Vers 1702, il fut engagé à la cathédrale de Halle en qualité d’organiste titulaire, et se lia avec Georg Philipp Telemann qui se rendait à Leipzig et fit étape à Halle, d’une amitié durable.

Il demeura peu de temps à ce poste qu’il quitta pour s’installer à Hambourg, centre musical le plus important de l’Allemagne du Nord, et qui possédait un opéra renommé, l’opéra am Gänsemarkt sous la direction de Reinhard Keiser – Haendel y fut engagé en tant que claveciniste et y prit contact avec l’opéra italien. Il y donna des cours, rencontra Johann Mattheson, son aîné de quatre ans, qui était déjà un musicien notoire et dont il devint l’ami fidèle – malgré quelques épisodes orageux. Ensemble, ils allèrent à Lübeck entendre et rencontrer le fameux Dietrich Buxtehude, puis revinrent à Hambourg. Mattheson lui ouvrit de nombreuses portes, tous deux échangeaient leurs conseils et Händel put, entre autres, faire représenter ses deux premiers opéras, Almira et Nero. Ce fut aussi à Hambourg que Haendel lia connaissance, grâce à l’entregent de Mattheson, avec des diplomates britanniques. Le séjour à Hambourg fut donc déterminant pour la carrière du musicien, qui serait quelques années plus tard un des principaux promoteurs de l’opéra italien en Angleterre.

En 1706, sur la suggestion du prince Gian Gastone de Médicis, il partit pour l’Italie où il passa trois ans. Ce séjour fut décisif dans l’évolution de son style et de sa carrière ; Florence, Rome, Naples, Venise furent les villes où il parvint à se faire une grande réputation, tant comme instrumentiste (à l’orgue, au clavecin, au violon) que comme compositeur d’œuvres sacrées ou profanes très remarquées (le psaume Dixit Dominus, l’oratorio la Resurrezione, les opéras Rodrigo, Agrippina, des dizaines de cantates italiennes, etc.) Ce voyage fut l’occasion pour lui de côtoyer de nombreux musiciens célèbres : Bernardo Pasquini, Giovanni Bononcini, Arcangelo Corelli, Alessandro et Domenico Scarlatti : avec ce dernier, il participa à une joute musicale à l’orgue et au clavecin : il fut reconnu supérieur à Scarlatti pour le jeu de l’orgue et les deux musiciens firent jeu égal au clavecin. Néanmoins, les deux musiciens conclurent amitié. Haendel resta marqué pendant tout le reste de son existence par ces années de jeunesse qu’il avait passés dans la « patrie » de la musique et par l’influence profonde qu’avaient exercée sur lui les compositeurs majeurs que sont Corelli (dont il se souviendrait dans ses sonates pour violon, ses concertos grossos) et Alessandro Scarlatti, le maître de l’opéra napolitain.

Au début de 1710, il abandonna Venise pour Hanovre où l’on lui avait proposé le poste de maître de chapelle de l’Électeur Georg Ludwig. À peine arrivé, il demanda un congé pour se rendre à Londres : la Grande-Bretagne qui n’avait plus de grand compositeur depuis la mort de l’Anglais Purcell attirait beaucoup de musiciens continentaux formés à la musique italienne. Il y fit jouer plusieurs de ses œuvres qui furent accueillies bienveillamment. Il retourna à son poste à Hanovre, tout en restant en contact avec les nombreuses relations qu’il avait nouées à Londres. Enfin, en 1712, il demanda un nouveau congé temporaire pour retourner à Londres : les circonstances firent qu’il s’y établit définitivement. Les succès remportés auprès du public, de l’aristocratie et de la Cour le conduisirent en effet à rester à Londres au-delà du terme fixé et – le savait-il ? – de manière définitive.

Cette « désertion » aurait pu lui porter préjudice, car, à la mort de la reine Anne en 1714, ce fut précisément son cousin éloigné l’Électeur de Hanovre, héritier de la dynastie Stuart par sa mère, qui devint roi de Grande-Bretagne sous le nom de George Ier. Mais celui-ci ne gardait point rancune à son maître de chapelle et lui conserva son poste et sa pension4.
Haendel, qui ne fonda jamais de famille, fut naturalisé britannique en 1726. Les premières années de son installation en Angleterre virent la composition de nombreuses œuvres, pour l’opéra ou les instruments, en particulier les trois suites de la fameuse Water Music (1717), des concertos, les huit suites pour clavecin (1720). Vers 1717 ou 1718, il s’installa pour deux ans chez un mécène fastueux, le duc de Chandos. Il y composa les Chandos anthems.
Puis il participa à partir de 1719 à la création de la Royal Academy of Music, société dont le but était de monter des opéras à Londres au Haymarket Theater. Il en fut le directeur musical et se rendit sur le continent pour embaucher des chanteurs de talent. Après des débuts triomphants, Haendel affronta la venue d’un rival qu’il avait bien connu en Italie : Giovanni Bononcini5. La concurrence fut vive, Haendel produisant à cette époque de nombreux chefs-d’œuvre (notamment Giulio Cesare, Tamerlano, Rodelinda) et tourna à son avantage avant que les difficultés financières ne s’accumulassent, entraînant la fermeture de l’Academy à la fin de la neuvième saison. En 1727, Haendel composa la musique de couronnement du nouveau roi George II (Coronation anthems).

Il remonta en 1729, presque seul, une seconde académie qui fonctionna jusqu’en 1732, avant de sombrer elle aussi dans les difficultés financières bien qu’il multipliât créations et reprises d’œuvres déjà consacrées. Ce fut en 1730 qu’il retourna à Halle pour y voir une dernière fois sa mère, qui mourut peu de temps après. Ayant appris sa présence non loin de Leipzig, Jean-Sébastien Bach lui fit invitation à venir le voir par l’entremise de son fils aîné, Wilhelm Friedemann qui était alors installé à Halle. Cependant, les deux grands compositeurs ne se connurent jamais. Du début des années 1730 datent les premières réalisations de Haendel dans le domaine de l’oratorio en anglais.
En 1733, il fonda une troisième Academy qui ne dura que trois ans, nonobstant l’énergie dépensée par le compositeur pour multiplier les nouvelles créations qui obtenaient parfois de grands succès. Il fut en effet confronté à la concurrence du Nobility Opera, animé par deux compositeurs, Hasse et Porpora. Difficultés financières, mésententes entre artistes, coteries provoquèrent la fin de cette entreprise de même que celle du Nobility Opera. Le surmenage fut sans doute la cause d’un premier accident de santé (crise d’apoplexie ?) qui le paralysa partiellement et l’atteignit moralement, mais il se rétablit très rapidement après une cure thermale à Aix-la-Chapelle. À cette époque (1737) décéda la reine Caroline, qui l’avait connu enfant à Berlin et qui avait été un soutien fidèle ; ce décès le toucha profondément ; il compose un Funeral Anthem en son hommage.

Haendel était doté d’une énergie farouche et d’une santé indéfectible. Il continua à composer, à exécuter et faire représenter des opéras, des concertos grossos, et il commença à exploiter la veine des oratorios, avec Saül et Israel in Egypt. En intermède de ses oratorios, il exécuta ses concertos pour orgue, forme originale qu’il mit au point. Ses concertos lui valurent un vif succès. Ils sont au nombre de seize, dont les six premiers furent publiés en 1738 sous le titre d’opus 4. L’opus 7, qui en rassemble six autres, fut publié en 1760 après la mort du compositeur. Ce fut en 1741 que Haendel produisit son dernier opéra, Deidamia. Dorénavant il consacra sa production lyrique à l’oratorio et écrivit coup sur coup Messiah (le Messie, un de ses plus grands chefs d’œuvre) en 24 jours et Samson puis se rendit, sur l’invitation du lord lieutenant d’Irlande, à Dublin où il séjourna pendant plusieurs mois, jusqu’en août 1742 et où ses œuvres eurent de très grands succès.
De retour à Londres, il se remit au travail de façon acharnée. Il subit une seconde attaque de paralysie dont il se remit à nouveau. Il continua à composer de nombreux chefs-d’œuvre, dans le domaine de l’oratorio comme dans la musique instrumentale. La Royal Fireworks Music est l’une de ses œuvres les plus connues et les plus populaires, à juste titre. Composée en 1749 pour célébrer le traité de paix mettant fin à la Guerre de succession d’Autriche, cette musique fastueuse est emblématique de l’art de Haendel. Elle se situe dans la tradition de l’école versaillaise de Jean-Baptiste Lully, Delalande, Mouret, Philidor et en constitue comme le couronnement par son caractère grandiose et solennel magnifiquement adapté à l’exécution en plein air. Les dernières œuvres furent, à nouveau, des oratorios, mais la santé du musicien déclinait malgré sa robuste constitution et les cures thermales. Il subit de nouvelles attaques paralysantes et devint aveugle après l’intervention ratée du meilleur spécialiste de l’époque, John Taylor, qui avait déjà opéré sans succès Jean-Sébastien Bach. Il continua malgré tout à s’intéresser à la vie musicale, et mourut le 14 avril 1759, jour du Samedi Saint. Il fut enterré à l’abbaye de Westminster, selon son désir.


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