Manon Lescaut – G. Puccini

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Compositeur Giacomo Puccini
Librettiste Luigi Illica, Giuseppe Giacosa et Marco Praga
Genre Opéra en 4 actes
Création le 1er février 1893 au Teatro Regio à Turin.
Personnages Manon Lescaut (soprano) Lescaut, son frère, sergent des gardes du Roi (baryton) Chevalier des Grieux (ténor) Geronte de Ravoir, trésorier général (basse) Edmondo, étudiant (ténor) Hôtelier (basse) Chanteur (mezzo-soprano) Maître de ballet (ténor) Lampionaio (ténor) Sergent des archers (basse) Capitaine de Marine (basse) Coiffeur (rôle muet et mimé) Musiciens, vieilles gens, jeunes filles, bourgeois, gens du peuple, étudiants, courtisans, archers et marins
Argument

Troisième opéra de Giacomo Puccini, sur un livret de Luigi Illica, Giuseppe Giacosa et Marco Praga, d’après L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut de l’abbé Prévost, Manon Lescaut se veut un drame lyrique en quatre acte, composé entre l’été 1889 et octobre 1892, puis créé le 1er février 1893 au Teatro Regio à Turin.

Dans son oeuvre, Giacomo Puccini met en scène l’amour de Manon Lescaut et Des Grieux, dans la France du XVIIIème siècle. Un style de vie sobre ne convient pas à Manon, et elle choisit de se laisser entretenir par un vieux riche. Son penchant pour le luxe et la richesse la mène en prison, puis elle est finalement déportée à la Nouvelle-Orléans où sa vie agitée connaît une fin tragique. Dans cette aventure infernale, Des Grieux, mû par son amour aveugle, obsessionnel pour Manon, ne négligera aucun moyen pour la suivre.

Acte 1

La jeune, belle mais légère Manon doit, selon le souhait de son père, être amenée au couvent. En chemin, un arrêt est prévu à Amiens où nombreux sont ceux à attendre la calèche. Parmi d’autres passagers, Geronte de Ravoir, un riche fermier général, mais aussi Manon et son frère Lescaut, sergent de la garde royale, descendent pour se reposer dans l’auberge proche. Parmi la foule qui attend se trouve également l’étudiant Des Grieux, dont se moquent ses camarades à cause de sa naïveté envers les filles. Le chevalier Des Grieux est pris de passion à la vue de Manon. Pendant que Geronte et Lescaut se dirigent vers l’auberge, l’étudiant s’approche de Manon, apprend son destin et essaie de la persuader de commencer une nouvelle vie avec lui.
Entretemps, Geront a pu corrompre Lescaut, moyennant une forte somme, de lui laisser sa sœur Manon comme maitresse et de l’enlever à Paris. Edmond, un autre étudiant, qui surprend cette conversation, révèle ce plan à Des Grieux. Il décide alors d’enlever Manon et s’enfuit avec elle à Paris en s’emparant de la calèche que Geronte a louée. La foule se moque alors de Geront, trompé, et de Lescaut, ivre.

Acte 2

Manon n’a passé que peu de temps avec Des Grieux et sur l’insistance de son frère, Manon quitte l’étudiant sans le sous. Elle emménage dans la maison du riche fermier général mais ne peut pas, malgré la fortune de Geront, oublier son amoureux. Lescaut lui raconte que Des Grieux l’aime toujours et pour devenir riche, s’est mis à jouer.
Geront rentre avec quelques amis pour admirer la beauté de Manon et en sortant, lui demande de le suivre. Sur ces faits arrive Des Grieux, appelé par Lescaut. Les amoureux se réconcilient mais sont surpris dans leurs étreintes par Geront. Alors que le fermier sort de la pièce en les menaçant, Des Grieux implore Manon de fuir avec lui. Alors que Manon rassemble encore quelques bijoux, Lescaux fait irruption dans la pièce et annonce que Geront arrive avec des soldats. Il est trop tard pour fuir et Manon est arrêtée. Lescaut empêche Des Grieux de libérer Manon avec une arme.

Acte 3

Manon a été condamnée à l’exile en Amérique et conduite au Havre avec d’autres femmes. Des Grieux n’a pas réussi à libérer Manon et sa dernière tentative de la faire évader de la prison du Havre échoue aussi. La prisonnière est amenée sur le bateau. Désespéré, Des Grieux s’accroche à sa bien-aimée et parvient finalement à persuader le capitaine de l’engager à son bord et de l’emmener en Louisiane.

Acte 4

Même en exile, Manon ne peut se renoncer à sa vie dépravée. Elle est redevenue infidèle à Des Grieux qui vient de tuer un amant de Manon en duel. Le couple amoureux doit fuir de nouveau et se perd dans un désert, loin de la Nouvelle Orléans. Ils sont extenués, affamés et assoiffés. Manon implore de l’eau, Des Grieux en cherche désespérément. Manon s’effondre, reconnait sa culpabilité, lui affirme n’avoir jamais aimé personne comme lui et meurt dans ses bras.

Giacomo Puccini


Giacomo, deuxième du nom, est né dans une famille aisée, mais non fortunée. Il était le premier garçon d’une famille de sept enfants, cinq sœurs aînées et un frère, de cinq ans son cadet. Il poursuivit à une ou deux exceptions près les mêmes études musicales que ses illustres aïeux, tous musiciens d’église et connus par les nombreuses compositions des Tasches. On compte trente-deux œuvres à leur actif. Après la mort de son père, qui survient alors qu’il n’a que cinq ans, il est envoyé auprès de son oncle Fortunato Magi pour étudier; celui-ci le considère comme un élève peu doué et indiscipliné.

Par la suite, il devient organiste à l’église. L’inspiration pour l’opéra lui vient seulement lors d’une représentation de l’Aïda de Verdi qu’Angeloni, un de ses professeurs au conservatoire, lui fit découvrir lors de la représentation à Pise le 11 mars 1876. De 1880 à 1883, il étudie au conservatoire de Milan, où il est l’élève d’Amilcare Ponchielli et d’Antonio Bazzini.
En 1882, Puccini participe à un concours d’écriture lancé par la maison Sonzogno en 1883, pour un opéra en un acte. Bien qu’il ne remporte pas le prix avec Le Villi, ce premier opéra sera représenté en 1884 au Teatro Dal Verme de Milan, grâce à l’aide de Ponchielli et Ferdinando Fontana, et contribuera à attirer l’attention de l’éditeur Ricordi qui lui commandera un nouvel opéra, Edgar. C’est à cette époque que Puccini rencontre Elvira Gemignani (24 ans) qui deviendra sa femme et lui donnera un fils, Tonio. Malheureusement, Elvira est mariée… ce qui ne l’empêche pas de tenter sa chance. Le mari, peu soupçonneux et souvent absent, ne se méfie pas du jeune homme qui accepte avec joie de donner des cours de piano à l’épouse quand elle le lui demande (Puccini, après le succès des Villi, commence à se faire une excellente réputation). Les deux « tourtereaux » dissimulent mal leur liaison, de sorte que tout Lucques est au courant du scandale sauf le mari trompé. Le climat devenant lourd cependant, Puccini achète une villa à Torre del Lago (bien appartenant aujourd’hui à la petite-fille du compositeur), où il résidera la plus grande partie de sa vie, accompagné d’Elvira. Aussi, la critique sera-t-elle assez ironique lorsqu’Edgar, son deuxième opéra, sera représenté (avec succès), puisque l’intrigue présente beaucoup de points communs avec cette aventure vaudevillesque.

Son troisième opéra, Manon Lescaut, fut non seulement un succès, mais également le point de départ d’une collaboration fructueuse avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, qui travaillèrent avec lui sur les trois opéras suivants.
En 1896, il compose un opéra, La Bohème adapté des Scènes de la vie de bohème d’ Henri Murger. Il est considéré comme l’un des meilleurs opéras romantiques. Bien qu’il contienne certains des airs les plus populaires de son répertoire, ses audaces harmoniques et dramatiques, tranchant avec le sentimentalisme de Manon Lescaut, ne parvinrent pas à séduire le public de la première qui a lieu le 1er février (malgré la direction irréprochable d’Arturo Toscanini). Les représentations suivantes assurèrent cependant au compositeur un succès mondial (sauf auprès des critiques qui préférèrent l’année suivante la version, au demeurant fort bonne, de Leoncavallo aujourd’hui supplantée par celle de Puccini), qui ne fut pas démenti.

En 1900, Tosca, représente pour Puccini la première approche du vérisme ; l’œuvre est marquée par la ferveur nationaliste, mais elle relate un drame amoureux sans s’engager sur le terrain idéologique comme les opéras de Verdi. Le contraste entre La Bohème et Tosca est tel que Puccini essuie un cinglant revers. Heureusement, lorsque Toscanini reprend l’ouvrage, le succès est au rendez-vous L’activité du compositeur ralentit et, en 1903, il est blessé à la suite d’un accident de voiture qui le rendra boiteux.

En 1904, Madame Butterfly (sur une nouvelle de David Belasco) fut accueilli avec une grande froideur lors des premières représentations, bien qu’il soit remarquablement orchestré et dirigé par Cleofonte Campanini. Cela ne l’empêchera pas de devenir un autre de ses grands succès.

En 1906, un de ses librettistes, Giacosa, meurt. En 1909, éclate un scandale : sa domestique se suicide par empoisonnement pour avoir été accusée par Elvira Gemignani, d’avoir eu une relation avec lui, ce qui est probable.

En 1910, il compose La fanciulla del West, premier opéra créé au Metropolitan Opera de New York ; l’œuvre, considérée comme le premier western spaghetti1, est dirigée par Toscanini ; elle présente une richesse orchestrale et harmonique sans égales dans l’œuvre de Puccini. Malheureusement, le succès immédiat du public (et, fait rare, également des critiques) ne se confirme pas : le thème du Far West, l’audace de son écriture et, étrangement, son « happy end », déroutent le public et les critiques. Il faudra toute la volonté d’artistes comme Dimitri Mitropoulos, Plácido Domingo, et de musicologues désireux de dépasser les clichés, pour faire sortir cette œuvre remarquable de l’oubli.
Il trittico est créé en 1918. Ce triptyque est composé de trois opéras réunis par le style Grand Guignol parisien : un épisode d’horreur Il Tabarro, une tragédie sentimentale Suor Angelica et une farce ou comédie Gianni Schicchi. Des trois, Gianni Schicchi devient le plus populaire.

Son dernier opéra, Turandot écrit en 1924 reste inachevé ; les deux dernières scènes en seront complétées par Franco Alfano. Hélas, ce finale est très contesté de nos jours car Puccini avait rêvé pour le duo final de quelque chose d’inédit et fantastique (On mesure, quand on entend le splendide Nessun dorma où le dernier air de Liù Tanto amore, segreto, l’étendue de la perte qu’a causée la maladie du compositeur). Alfano, bon compositeur pourtant, n’a pas le génie de son maître, il est donc compréhensible que l’on ne dirige aujourd’hui qu’une version écourtée du final. En 2001, un nouveau final sera réalisé par Luciano Berio.
Puccini meurt à Bruxelles en 1924, des suites cardiaques dues à son cancer de la gorge. Ses obsèques furent célébrées à l’église royale Sainte-Marie de Schaerbeek.

 


 

 

 

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