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Compositeur | Engelbert Humperdinck |
Librettiste | Adelheid Wette (sœur du compositeur) |
Genre | Opéra en 3 actes |
Création | le 23 décembre 1893 à Weimar |
Personnages | PETER, fabricant de balais / LE PÈRE Baryton GERTRUD, sa femme / LA MÈRE Mezzo-soprano HANSEL, leur fils Mezzo-soprano GRETEL, leur fille Soprano LA SORCIÈRE Mezzo-soprano (ou ténor) LE MARCHAND DE SABLE Soprano LE BONHOMME ROSÉE Soprano DES ENFANTS Sopranos et altos QUATORZE ANGES Rôles muets |
Argument |
Ce n’est pas un hasard si Hänsel und Gretel reste aujourd’hui encore une des œuvres les plus jouées dans les théâtres germanophones. En effet tout le monde y trouve son compte. Les plus jeunes apprécient de voir représenté en scène le célèbre de compte des frères Grimm, les profanes ont l’occasion de reconnaître les mélodies enfantines qui ont bercé leur enfance, quant aux plus « connaisseurs » ils sauront apprécier l’orchestration wagnérienne (Humperdinck était un disciple de Wagner) et la performance vocale de chanteurs qui n’ont d’enfantin que leurs rôles puisque les plus grands interprètes, de Brigitte Fassbaender à Lucia Popp en passant en vrac par Federica von Stade, Edita Gruberova, Dietrich Fischer-Dieskau, Elisabeth Schwarzkopf, Ileana Cotrubas, Walter Berry, Sena Jurinac, Anne-Sophie von Otter, Christa Ludwig, Hermann Prey, Kiri Te Kanawa et tant d’autres ont prêté leur voix aux personnages de ce conte qui ravira petits et grands. Cet opéra est donc en effet un savant mélange entre musique « légère » et enfantine d’un côté (premier duo des enfants, prière du soir et airs des hommes au sable et à la rosée) et moments de grande intensité dramatique de l’autre (scènes de la mère et de la sorcière, récit du père). Notons que de nos jours, il est de tradition d’attribuer le rôle de la sorcière à un ténor plutôt qu’à un soprano dramatique comme le prévoyait le compositeur. Ce qui a pour effet de renforcer le côté comique de cette dernière. C’est un peu dommage car à l’instar des méchants de contes de fées, la sorcière se doit d’être un personnage terrifiant afin de donner plus de panache à la victoire du bien sur le mal. Résumé : Hänsel et Gretel, deux enfants très pauvres qui vivent avec leurs parents dans une humble chaumière, sont envoyés cueillir des fraises dans la forêt. Ils se perdent et finissent par trouver une maison faite de pain d’épice habitée par une sorcière. Celle-ci les capture pour les transformer en pain d’épices, mais les enfants se montrent plus malins que la sorcière, qu’ils finissent par pousser dans son propre four. Ils rompent l’enchantement et ramènent à la vie tous les autres enfants précédemment capturés par la sorcière avant de retrouver leurs parents partis à leur recherche. Acte I Dans la chaumière de Peter, pauvre fabricant de balais les deux enfants doivent mettre la main à la pâte pour assurer la subsistance. Gretel (soprano) aide aux tâches ménagères tandis que Hänsel (mezzo-soprano) participe à la confection des balais (« Suse, liebe Suse was rachelt in Stroh ? »). Pour se donner du cœur à l’ouvrage, Gretel dévoile à son frère un secret : elle a découvert que sa mère avait caché un pot de lait et qu’elle comptait sûrement préparer un bon dessert avec. Hänsel, tout heureux, décide de goûter au lait crémeux mais sa sœur, plus sage, l’empêche de finir le pot. Mais plutôt que de retourner travailler les deux enfants préfèrent danser ensemble (« Brüderchen komm tanz mit mir »). Sur ces entrefaites arrive la mère, Gertrud (mezzo-soprano), furieuse de voir les enfants s’amuser alors qu’il y a encore tant de travail à accomplir (« Was is das für eine Geschichte ! »). En voulant les châtier, la mère renverse accidentellement le pot de lait, ce qui ne fait qu’accroître encore sa fureur. Elle chasse les enfants, leur enjoignant d’aller ramasser des fraises dans la forêt avant de s’endormir en se désespérant de sa misérable condition. Arrive le père (baryton), gai et un peu émêché (« Ach wir armen armen Leute »). Il est de bonne humeur car il a réussi à vendre beaucoup de balais et arrive les bras chargés de victuailles. Il réveille son épouse pour célébrer avec elle sa bonne fortune et s’enquiert de l’absence des enfants. Quand la mère lui explique qu’elle a envoyé Hänsel et Gretel dans la forêt, il est horrifié car il sait qu’au plus profond de la forêt habite une sorcière qui attire les enfants pour les transformer en pains d’épice avant de les dévorer (« Eine Hex Stein alt haust tief im Wald »). Au comble de la terreur, les parents se précipitent dans la forêt à la recherche de leurs enfants. Acte II Gretel a rempli son panier de fraises et s’octroie une pause (« Ein Männlein steht im Walde »). Elle est rejointe par son frère qui en a fait de même. Ecoutant les chants de la forêt et spécialement celui du coucou, ils mangent ensemble toutes les fraises. Mais il y a plus grave : la nuit est tombée et tous ces bruits qui les amusaient plus tôt semblent maintenant émaner de monstres horribles. De plus ils ne retrouvent plus le chemin de leur maison. Ils cherchent un refuge pour la nuit et finissent par s’endormir après le passage de l’Homme au Sable (soprano) (« Der kleine Sandmann bin ich »). Acte III La nuit est passée et l’Homme à la Rosée (soprano) passe à son tour pour réveiller les deux enfants (« Der kleine Taumann heiss’ ich »). Les enfants se lèvent et reprennent leur route, espérant cette fois retrouver le chemin de leur maison lorsqu’ils arrivent à une clairière. Au milieu de celle-ci se trouve une maison faite de pain d’épice et de sucreries. Ils se précipitent pour déguster un peu de ces friandises mais sont arrêtés par une voix (« Knusper Knusper Knäuschen »). « Qui grignote ma maison ? » demande la voix. « C’est le vent » répondent les enfants en riant. Mais soudain, ils sont rejoints par une vieille dame (soprano) qui leur propose d’entrer dans la maison où elle leur fera déguster encore plus de friandises (« Ich bin Rosine Leckermaul »). Les enfants, méfiants, refusent d’entrer. Du coup la vieille dame tombe le masque et se révèle être une sorcière qui utilise sa baguette magique pour paralyser les enfants et les forcer à entrer malgré eux (« Hokus Pokus Hexenschuss »). Elle enferme Hänsel dans une cage et désenvoûte Gretel, décidant d’en faire sa servante. Puis elle s’envole sur son balai (« Hurr Hopp Hopp Hopp »). Gretel en profite pour discrètement se saisir de la baguette et réciter la formule de désenvoûtement sur son frère. Mais la fuite n’est pas encore possible, la Sorcière étant toujours là. Elle prépare son four et enjoint à Hänsel de lui tendre son doigt afin de vérifier s’il est assez gras pour faire un bon pain d’épice. Hänsel tend alors un bâton et la Sorcière, un peu myope, décide d’attendre qu’Hänsel ait un peu grossi avant de le faire cuire. Elle demande ensuite à Gretel de se pencher pour vérifier si le four est à bonne température. Gretel joue les niaises et prétend ne pas savoir s’y prendre. La Sorcière lui montre alors comment faire en se penchant elle-même au dessus du feu et les deux enfants en profitent pour la pousser dans le four, la prenant ainsi à son propre piège. Les enfants se rendent dans le jardin et Hänsel prononce la formule de désenvoûtement, libérant ainsi tous les enfants que la Sorcière avait précédemment changés en pains d’épices. Arrivent alors Peter et Gertrud, tout heureux de retrouver leurs enfants. On ouvre le four pour découvrir que la Sorcière a été changée en pain d’épice et le père entonne alors une morale suivie par tous (« Kinder schaut das Wunder an ») : « C’est lorsque la misère est à son comble que le bon Dieu vous tend la main ».
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Engelbert Humperdinck
Engelbert Humperdinck, né à Siegburg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) le 1er septembre 1854 et mort à Neustrelitz (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) le 27 septembre 1921, est un compositeur allemand de musique classique, connu surtout pour son opéra Hänsel und Gretel (1893).
En 1872, il entre au conservatoire de Cologne où il a pour professeur Ferdinand Hiller. En 1876, il obtient une bourse qui lui permet de s’établir à Munich, où il étudie avec Franz Lachner et plus tard avec Josef Rheinberger. Il remporte le prix « Mendelssohn Stiftung » de Berlin en 1879, puis il part pour Naples où il fait la connaissance de Richard Wagner, qui l’invite à se rendre à Bayreuth.
Pendant les années 1880-1881, Humperdinck participe à la production de Parsifal. Il passe ensuite deux ans en tant que professeur à Barcelone et retourne à Cologne en 1887. Il devient alors professeur au Conservatoire Hoch à Francfort en 1890 et professeur d’harmonie à l’école de chant de Stockhausen.
Des sept opéras composés par Humperdinck, seul Haensel et Gretel, produit à Weimar en 1893, a connu une certaine audience. Il est régulièrement joué en Allemagne au moment des fêtes de Noël et dans la plupart des autres scènes lyriques du monde entier.
Humperdinck est très influencé par Richard Wagner avec qui il collabore en tant qu’assistant. Haensel et Gretel mêle brillamment des chants traditionnels avec une orchestration qui évoque Parsifal ou Le Crépuscule des dieux et un sens aigu des leitmotiv. Piotr Kaminski, dans Mille et un opéras, souligne avec ironie que les cris de la sorcière évoquant une grotesque chevauchée des Walkyries pourrait bien être un « meurtre du père1 ». Humperdinck est aussi le premier compositeur à utiliser une technique vocale à mi-chemin entre le chant et le parlé, technique exploitée plus tard par Arnold Schoenberg pour la première version de Königskinder, œuvre qui connaîtra cependant un échec et sera rapidement retirée de l’affiche
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